Céline BAGAULT, lauréate 2025 du Prix littéraire des Rotary clubs francophones

vendredi 5 décembre 2025

JPH

C’est à Cannes que s’est déroulée ce vendredi 28 novembre 2025 la remise du Prix littéraire des Rotary clubs francophones, grâce à la superbe collaboration du gouverneur Jean-Pierre Dirick, de son ADG Alain Jean Guillaume, et des trois clubs de Cannes : leur équipe technique fut remarquable pour l’organisation de la cérémonie dans ce lieu particulièrement élégant qu’est l’Hôtel Gray d’Albion.

Merci encore à notre Présidente, Liliana LAZARE, (écrivaine francophone d’origine roumaine, et autrice de Terre des affranchis) qui a mené avec la lauréate un entretien autour de grands thèmes du livre : la perte, le deuil, le chagrin, et la quête du père, avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse. Notre autrice est une jeune femme intelligente qui allie profondeur et gravité avec un beau sourire et un certain dynamisme. Une belle conversation littéraire.

Quelques réflexions à propos cette première oeuvre de notre nouvelle lauréate, Céline BAGAULT, autrice d'Ici commence mon père (Editions de l’Olivier, 140 pages, Février 2025), qui s’impose effectivement comme un excellent premier roman.

Céline BAGAULT parvient à nous impliquer progressivement dans sa quête du père, qui fut quasi quotidienne depuis son plus jeune âge, puisque Joseph connut très tôt des moments d’absence qui s'expliquent avec cohérence par l’apparition progressive de la maladie d’Alzheimer.

Vivre la disparition d’un être cher, particulièrement fondateur en la personne du père, constitue assurément un traumatisme violent et durable dont notre narratrice n’arrive pas à se délivrer, qui déclenche en elle un regard différent sur le monde qui l’entoure, sur les rites sociaux qui devraient installer le deuil et l’oubli, mais qui pourtant ne la délivrent pas.

Perturbée dans sa vie relationnelle et affective, la narratrice parvient, particulièrement par le rythme décousu de son récit, à nous entraîner au plus profond d’elle-même, lorsqu'elle ressuscite avec douleur et peine, les quelques moments que sa mémoire lui restitue, avec ce sentiment de n’avoir pas été au bout de la relation qu’elle aurait pu entretenir avec son père. Ce dernier n’apparaît d’ailleurs que par bribes, comme s’éloignant au fur et à mesure que l’on s’en rapproche, comme si l’enfant ou l’adolescente n’avaient pas pu vraiment capter toute l’essence de celui dont l’image ne cesse pourtant de la hanter.

Ce premier roman vaut également par quelques moments descriptifs de qualité qui mesurent notre relation à la nature, à la vie, à la mort.

C’est ainsi que le dernier moment du livre, cette rencontre du rat mourant qui se présente comme anecdotique au premier abord, se transforme en une sorte d'épilogue, comme une capacité à accepter la mort avec résilience et avec une grande empathie pour le vivant qui semble comprendre que sa fin est proche, et qui pourtant paraît encore s’en étonner…

Assurément, n’hésitez pas à vous précipiter dans votre librairie pour vous plonger dans ce roman d’une grande qualité !

Notre lauréate 2025, Céline BAGAULT, en séance de dédicace